Denis   TILLINAC                                                             

 

            Œuvres

 


  (en collaboration avec Pierre Dauzier) Les Corréziens, Robert Laffont, Paris, 1991

  En désespoir de causes

  Le mystère Simenon

  L'Ange du désordre

  Elvis : Balade sudiste

  Je nous revois...

  Le Bonheur à Souillac

  Le rêveur d'Amériques

  Sur les pas de Chateaubriand, illustré par Philippe Lorin

  Boulevard des Maréchaux

  L'Irlandaise du Dakar

  Chirac le Gaulois

  À la santé des conquérants, Robert Laffont, 1984

  Maisons de famille, 1987, prix Kleber-Haedens.

  Le Jeu et la Chandelle, 1994.

  Dernier verre au Danton, 1996.

  Don Juan, 1998.

  Le Dieu de nos pères, défense du catholicisme, Bayard, 2004

  Dictionnaire amoureux de la France (en collaboration avec Alain Bouldouyre), Plon, 2008

  Rue Corneille, Editions de La Table Ronde, 2009.

  Femmes de guerre, texte in Inconnues corréziennes, résonances d'écrivains. Ouvrage collectif, éditions Libel, 2009.

  Dictionnaire amoureux du catholicisme, Plon, 2011.

  Considérations inactuelles, Plon, 2012.

  La Nuit étoilée, Plon, 2013

  Du bonheur d'être réac, Équateurs, 2014.


         
Communications et conférences

  Chronique des engagements buissonniers : les hommes, la France, la politique. Rencontre du Comité France, Institut Thomas-More, 7 décembre 2004, Paris.

              
 Dans la fiction

   Dans le roman uchronique de Frédéric Deslauriers (2011), Les Deux-Cents jours de Marine Le Pen, où Marine Le Pen gagne l'élection présidentielle de 2012, Denis Tillinac devient ministre de l'Éducation nationale2.

 

 

                                                                                                                                              ******

 

 

 

 

 

   Pierre DAUZIER et Denis TILLINAC corréziens de souche et de cour, évoquent pêle-mêle, dans un récit chaleureux, leurs compatriotes célèbres ou anonymes.

  Beaucoup de grands commis de l'Etat, des gens de robe, de plume, de gastronomie, de politique, d'affaires, mais aussi des artisans pittoresques, des communautés disséminées aux quatre

 coins de l'Hexagone et d'autant plus soudées.

  (Les corréziens).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   Au crépuscule d'un destin d'aventurier qui a épousé toutes les utopies modernes, le narrateur explore son passé ténébreux pour élucider le mystère de son activisme. Ni la révolution sous diverses latitudes, ni l'amour sous les traits d'égéries somptueuses ou pathétiques n'auront étanché sa soif d'absolu. Le bouddhisme, la psychanalyse, la vie en communauté et bien d'autres péripéties ont ponctué ce long voyage au bout des illusions, directement inspiré à l'auteur par la vie d'un personnage réel.

  Le soleil noir et rouge de son romantisme éclaire le désarroi de notre temps : c'est pourquoi Denis Tillinac a voulu retracer un parcours à la fois exemplaire et sans issue, où l'on croise des êtres troublants. L'ironie du regard appartient à son modèle ; la tonalité mélancolique est d'un écrivain parvenu à sa maturité. Denis Tillinac signe son roman le plus accompli et le plus dense
  (En désespoir de causes).

 

 

 

 

 

 

 

  " Simenon est le plus grand écrivain occidental du XXe siècle. Peut-être même est-il le dernier ; en tout cas, il parachève un cycle inauguré par Montaigne, l'histoire d'une littérature centrée sur l'exploration des arcanes de l'individu. L'antihéros simenonien condense les fatalités qui enténèbrent le destin de l'homme moderne.

   Son moi inconsistant, dépossédé, acculturé et immature, tournoie comme un fétu aux quatre vents de pulsions innommables. Sa teneur en tragique est plus pure et plus dure que celle du Roquentin de Sartre, du Meursault de Camus, du loup des Steppes de Hesse ou de l'homme sans qualités de Musil. " D. T.
  (Le mystère Simenon).

 

 

 

 


 

 

 

  On sait que Denis Tillinac ne jure que par Les Trois Mousquetaires, héros d'une folle époque qu'Alexandre Dumas a inscrite au cœur de l'Histoire de France. Ce fut le temps des derniers combats des Grands, qui se voyaient aussi grands que le Roi, contre l'absolutisme naissant - les Condé, les La Rochefoucauld, les Rohan, les Chevreuse... De toutes ces hautes figures du défi, Marie de Rohan, connétable de Luynes, duchesse de Chevreuse, fut la plus belle, la plus effrontée, la plus intrépide.

   Elle a rempli le règne de Louis XIII et le début de celui de Louis XIV - avec la Fronde - de ses excès. Sa vie fut un scandale. Elle a combattu ouvertement (et parfois séduit) le Roi, Richelieu, Mazarin ; elle a joué d'Anne d'Autriche et de Buckingham ; elle a été de tous les complots, de toutes les fuites et de tous les exils. Elle a ébloui son temps. Denis Tillinac en est tombé amoureux. Et il est parti à sa découverte. Il l'a cherchée à Paris et en Touraine, à Dampierre, à Londres, à Nancy, à Madrid, à Bruxelles. Il a interrogé les mémorialistes et les historiens ; il a rencontré ses descendants.

   L'Ange du désordre a l'exactitude d'une biographie et tout l'éclat d'un récit passionné. La littérature et l'histoire se marient ici avec joie : ce livre personnel, vif, émouvant et caustique, brille de tous les deux du baroque français.
  (L'ange du désordre).

 

 

 


 

 

 

  Elvis Presley, années 50 : la synthèse miraculeuse du soul des bluesmen noirs et de la country par un petit Blanc du Sud. Une voix qui suggère des voluptés interdites, un corps en transe qui embrase l'Amérique. Puis l'Europe et le monde. Elvis, années 60 : le roi du rock s'enlise à Hollywood, mais il revient en scène en 1698, impose son ego à des fans qui n'en reviennent pas.

   Les Beatles et les Rolling Stones sont relégués au second plan. Elvis, années 70 : un mythe américain, le monarque des désirs à leur crépuscule. Le salaire de la gloire : l'ennui, la maladie, la mort. Puis un culte ambigu. Denis Tillinac avait treize ans et pianotait du Chopin lorsque Elvis est entré dans sa vie. Le King a rythmé ses apprentissages.

   Tillinac a toujours rêvé d'aller à Memphis et à Tupelo, au pays de Faulkner, de Caldwell et de Flannery O'Connor, pour retrouver Elvis et élucider le mystère de son destin tragique. Comme celui du Sud. D'où ce blues littéraire qui ressuscite les tendres années d'une génération, la sienne. Sur les routes du Mississippi, ce teenager impénitent lâche sa prose dans les rocks les plus endiablés, les slows les plus mélancoliques...
  (Elvis balade sudiste ).

 

 

 

 

 

 

 

   De Biarritz à Londres en passant par Rome, Belgrade, Paris et les maisons de famille somnolentes du Sud-Ouest, Denis Tillinac dévoile les secrets intimes de personnages délicats et

 vulnérables, qui semblent tenir en équilibre sur une ligne de fuite...

  (Je nous revois...).

 

 

 

 


 

 

 

   « J'ai été déniaisé à l'âge de seize ans, sur une falaise du Dorset, par une Linda aux cheveux platinés, qui n'en menait pas large. C'était le soir. Des mouettes parcouraient le ciel, où

  dérivaient des nuages roses. Par pudeur, je fermai les yeux tandis que Linda rabaissait sa robe. Elle dit, d'une voix un peu cassé : - Are you happy ? - Of course. Une réponse plus

  nuancée aurait convenu à la circonstance. Mais mon anglais était scolaire ; et puis, ce que je venais de connaître, était-ce le bonheur ? »

   (Le bonheur à Souillac).

 

 

 

 

 

 

 

  La providence a souri à cet ancien cancre parisien (qui a tout de même fini par décrocher un diplôme de Sciences-Po à Bordeaux et une licence de philosophie). Après avoir songé à devenir le Rimbaud ou le Boniface de la fin du XXe siècle, puis hésité entre la Légion et le monastère, il s’est retrouvé, ô joie, au pays de ses ancêtres, en Corrèze, dans la peau – plus prosaïque – de journaliste pour La Dépêche du Midi.

  Cinq ans à sillonner la région au volant d’une vieille 4L et le voilà jeune auteur chez Robert Laffont. L’éditeur de la place Saint-Sulpice se prend d’affection pour le futur membre de « L’école de Brive », le mensualise, l’héberge à l’occasion et lui présente quelques bonnes fées. Dorénavant, l’auteur du Rêveur d’Amérique va alterner les grands reportages au Madame Figaro puis au Figaro Magazine et les romans ou essais.

   On aime ou on n’aime pas « le bon réac de service » des intellectuels de gauche. Mais un homme qui se réclame pêle-mêle de « Villon et d’Artagnan, Pascal et Pelé, Chateaubriand et Cliff Richard », qui chante juste toutes les chansons d’Elvis Presley...
  (Le rêveur d'Amériques).

 

 

 

 

 

 

 

  Voilà l'histoire d'un noblaillon breton mal dans sa peau, mal dans son siècle, qui a inventé le romantisme français en poursuivant les ombres de son ombre. L'histoire fabuleuse d'une incursion à l'aveugle dans les contrées alors inexplorées de l'intériorité. De ce tremblé de l'âme, encore peu consistant et ne sachant avec quoi rimer, il a fait surgir un univers. Le sien. Le nôtre.

  Voilà, à son aube violentée par l'orage, l'envol du moi vers ses confins inexplorés, ses retours dans les cryptes de la mémoire. Voilà dans sa quintessence toute l'aventure " moderne ", et elle touche à son terme. Si je vais béer devant le Grand-Bé, c'est en désespoir de cause. La mort de cet écrivain génial sonne par anticipation le glas de toute illusion littéraire, et de cela je ne puis me consoler. J'en fais état pour dire ma dette, ma gratitude de fils indigne.
  (Sur les pas de Chateaubriand).

 

 

 

 

 

 

  Denis Tillinac a entrepris le tour de la capitale, à pieds, par les boulevards des Maréchaux, souhaitant ainsi ranimer les figures napoléoniennes qui le faisaient rêver, enfant, et dresser le panorama de ce Paris qui, de porte en porte, trace la frontière entre la ville et ses banlieues. La moitié environ de son texte traîne laborieusement dans l'évocation des Maréchaux, entre biographie scolaire et portrait à la Guitry. L'atmosphère des bancs d'école de la Troisième république et l'esprit du cinéaste ne sont pas suffisamment éloignés néanmoins pour donner à ces pages le charme du suranné.

   Le reste s'avère malheureusement pire. Il y avait pourtant beaucoup à dire sur le Paris de ces boulevards, où échouent nombre de ceux que la capitale ne veut pas accueillir en ses murs.
Prostituées, en majorité étrangères, souvent droguées, parfois mineures, baladées de mains de macs en mains de bourgeois, immigrés perdus entre campagne et ville, entre boulots et chômage, dans un environnement hérissé de déchets d'urbanisme, de vieilles usines en déroute, de récentes constructions à but sportif ou culturel, de bistrots délabrés et de Mc Donald's pimpants.
   Tillinac, pourtant, voit : il évoque d'un ton léger ces figures croisées le temps d'une balade, il ose -suprême courage de l'écrivain-reporter- demander à une prostituée ses tarifs, il note très régulièrement les variations des couleurs de peaux. Il voit, il note. Sans plus. Caméra sans âme qui effleure les êtres et les choses sans jamais s'y poser. Les boulevards et leurs habitants ne semblent à ses yeux qu'un décor, à la vitrine d'un magasin, peuplé de figurines les unes en plomb, les autres en plastique qui tournent : un maréchal, une pute, un noir, une pute, un arabe, un maréchal, etc..
S'attaquant à la Comédie humaine, Balzac avait choisi Napoléon pour modèle. Tillinac a opté pour les Maréchaux. Les résultats reflètent les ambitions.
  (Boulevards des maréchaux).

 

                            

 

 

 

  Le Paris-Dakar... Un rêve que nous faisons tous. Denis Tillinac nous emmène sur les traces de sable et de sang du célèbre rallye. Emportés dans le tourbillon poussiéreux des paysages magiques de l'Afrique, des proues-ses sportives, des personnages enfiévrés, nous partageons la violence, l'émotion, le bonheur de l'exploit.

   Les personnages foncent vers leur destin : Kirkpatrick, la grande brute irlandaise et son camion fou, Régis Walter, l'âme du rallye, la belle Mary Kellygan " l'Irlandaise du Dakar ", et aussi Pierre Devillers, fasciné par cette aventurière.

   Une histoire d'amour sur fond de Paris-Dakar ? Un roman d'aventures vécu par l'auteur ? Un document qui traite des problèmes de fond d'une telle course ? Oui, et bien plus encore... Un livre qui ravira les amateurs de vitesse comme les fous de sport.
  (L'Irlandaise du Dakar).

 

 

 

 

 

 

 

 

  « J'ai un faible pour les dimanches à l'Élysée. J'arrive toujours à pied. Le quartier est désert, je cherche en vain un bistrot ouvert derrière la place des Saussaies. Personne dans le palais. Visages figés de De Gaulle, de Pompidou et de Mitterrand dans le hall, sur des tableaux que je trouve d'une laideur presque touchante.

  Chirac toujours ponctuel, en jeans, col roulé et mocassins. Chaque fois que j'entre dans son bureau, je me dis que c'était celui de De Gaulle. Une fois sur deux, je demande à Chirac s'il a été ému, le premier jour, de s'asseoir dans le fauteuil du Général. Son " naturellement " agacé me laisse entendre qu'il vaut mieux sortir du registre des émotions.

  Nos digressions vers des choses futiles sont brèves, il faut bien se détendre et Chirac est curieux comme une pie de la vie des gens, y compris s'il ne les connaît pas personnellement. Plus on entre dans le détail concret, plus on a de chances de l'intéresser. Assez vite il nous ramène au sujet... »
  (Chirac le Gaulois).

 

 

 

 

 

 

 

 

     Envoyé par son journal pour une enquête, Pierre retrouve Aix-en-Provence et son passé d'étudiant.

   Que sont devenus ses quatre camarades, conquérants pleins de fougue ? Pourront-ils retrouver leur jeunesse en la recréant à coup de pastis et de bonne volonté ? Roman nostalgique,

  un peu superficiel, un rien cruel.

  (A la santé des conquérants).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   " La Rainade "... Une maison de famille nichée sur le plateau de Terilhac en Corrèze... C'est là que se retrouve, pour les vacances, la tribu des Aubrac... Parents, enfants, cousins, cousines, ils sont innombrables, extravagants, étonnants, un peu fous... Ils se déchirent, s'adorent et complotent avec délectation.

   L'un deux, Pierre Aubrac, célèbre peintre parisien, avait pourtant décidé de ne pas prolonger son séjour. Mais lorsqu'il retrouve le petit village, la vieille maison et les images du bonheur qu'il croyait enfouies au fond de sa mémoire, il comprend qu'il ne pourra regagner la capitale avant longtemps...

   Il ne peint plus depuis des mois. Il fuit sa femme, sa maîtresse... Arrive l'automne, puis l'hiver. Il reste seul, égaré, en proie au douté. Mais la tribu veille. Au gré des fêtes, des vacances et des manigances, elle l'entraîne et lui insuffle à nouveau l'envie de vivre.

   Roman allègre où chacun retrouvera l'écho de ses propres souvenirs.

    (Maisons de famille).

 


 

 

 


 

 

    A quarante-cinq ans, François Ribeyrac, directeur de rédaction d'un quotidien prestigieux, époux d'une jeune femme de bonne famille, père d'un futur énarque et amant d'une charmante Constance, se définit lui-même comme un " surfeur de moyen acabit sur les vagues du prestige social ". Un matin gris, soudain, c'est le ras-le-bol, la déprime.

    Assez de déjeuners chics, des dîners branchés, des journées surchargées, du clinquant parisien ! Et François met le cap sur Loubiac, son village natal corrézien, sur ses souvenirs et ses amours de jeunesse... Il y retrouve Jacques Trarieux, autre P-D.G. de grande envergure, désenchanté, et las comme lui d'une réussite sociale factice. Un pari insensé, " et si on lâchait tout ? " et voilà les deux quadragénaires partis pour une virée gastronomique, romantique, sur les lieux de leur enfance.
 

  Au bout, le retour vers Paris, ou bien... ? Dans ce roman des adieux sans larmes, Denis Tillinac rassemble ses thèmes de prédilection : l'appel du large et le goût des racines, la nostalgie, l'esprit de jeunesse invincible sous les défroques de l'âge adulte. Jamais il n'a, à ce point, maîtrisé son art.
  (Le jeu et la chandelle).

 


 

 

 

 

 

 

   Les deux cents premières pages sont très bien écrites et narrent avec verve et humour l'expérience d'un Rastignac corrézien, qui monte dans le firmament du milieu littéraire et politique, sous l'aile protectrice de Chirac, leader de la Corrèze et maire de Paris. Des aventures éditoriales très bien vues, avec son combat à la tête des Editions de La Table Ronde, pour tenter de lui enlever sa réputation de " Droite ", ses voyages, sa respiration au sein de son pays natal, sa Corrèze, le rugby, les restos de la Rive Gauche et de la Rive Droite, son amour de la littérature, etc.

  La deuxième partie du bouquin relate son rôle dans l'élection de Chirac à la présidence de la République, au sein du Club " Phares et Balises ", le combat contre Balladur etc. La partie la moins intéressante du livre. On reste toujours surpris par l'assaut mené par les " partisans " pour se saisir des nouveaux postes ministériels, de Cabinet, de hauts-fontionnaires... au lendemain de la victoire électorale.

   Ce livre est bien supérieur au premier livre de Denis Tillinac : " Spleen en Corrèze " écrit alors qu'il travaillait localement pour la Dépêche du Midi, de Toulouse, et qu'il créait l'Ecole de Brive avec les excellents écrivains Claude Michelet, Michel Peyramaure et Christian Signol. A lire, si on aime les rues de Paris, les bonnes tables, et la description des milieux des " fesses serrées " et " dents durs " de ceux qui tiennent le haut du pavé parisien.
  (Dernier verre au Danton).

 

 

 

 

 

 

 

   « Don Juan me hante depuis longtemps. Je le vois un peu égaré dans notre époque avec cette innocence qui le rapproche de Casanova. Il drague en ingénu faussement libertin : sa sincérité les désarme toutes. Le fait est qu'il les aime toutes : Claire (son épouse), Aude (sa belle-soeur), Bérénice (sa cousine). Il aime encore Laure, l'égérie de sa jeunesse. Il aime Clarisse et Véronique, il aimera Laurence. En aimant Marianne, il est sans doute allé trop loin...

  L'action est à Paris et en Auvergne, avec des escales dans les entrelacs des souvenirs et des maris soupçonneux, dont la fatuité incarne le Mal. Don Juan est l'ami de Dieu, le chantre de la féminité, le contempteur de la sottise. L'été s'achève, les désirs ont mûri au soleil. Rideau... » Après « Dernier verre au Danton », chronique littéraire et politique d'une année de vie parisienne, Denis Tillinac revient au roman : à la littérature. Une voie qu'il a quittée depuis « Maisons de famille », le plus romanesque de ses romans, le plus proche de son coeur. D'ailleurs, « Don Juan » prolonge « Maisons de famille », avec liberté : une bonne partie de l'action se joue aux confins de la Corrèze et de l'Auvergne dans ces maisons de famille ou le nouveau Don Juan, dès l'adolescence, a pris conscience de ses dons et de ses pouvoirs.

   Depuis, il a volé de conquête en conquête, sans jamais s'attarder, parfois avec d'étonnantes fidélités. Qu'est-ce qu'elles lui trouvent ? Elles aiment son audace, sa désinvolture, son intelligence, sa liberté. Sans doute devinent-elles que cet homme, que l'on dit léger, est un être grave : que cherche-t-il ? Et même que fuit-il ? Il est Don Juan, réincarnation du mythe et homme d'aujourd'hui, héros fragile dans un monde incertain. Tout cela, rapide, nerveux, sous la plume ironique et sensible, tendre, attentive et impertinente d'un écrivain, à nul autre pareil: Denis Tillinac.
  (Don Juan).

 

 

 

 

 

 

 

 

  Voici le credo d'un incrédule émerveillé, la confession d'un franc-tireur. Voici le catholicisme enfin défendu par un écrivain qui n'a rien d'un dévot. Denis Tillinac démontre que l'Église a façonné la France, l'Europe, et sculpté la figure universelle de l'Homme.

  Qu'il célèbre la gloire de l'incarnation, la féminité de Marie, les chapelles romanes, qu'il récuse les idolâtries " modernes " ou les intégrismes - dont le laïcisme -, qu'il invoque les figures des prêtres de son enfance ou celles de Chateaubriand, de Bernanos et de Mauriac, c'est une invitation à redécouvrir le plus précieux de notre héritage spirituel, intellectuel, moral, esthétique.

   Un héritage vivant, libre et joyeux, celui du " Dieu de nos pères ", fondé sur la Bible, où se rejoignent Jérusalem, Athènes et Rome. Héritage crucial à l'heure d'une crise profonde d'identité, et qui seul peut enrôler croyants et agnostiques dans une commune résistance au nihilisme.
  (Le Dieu de nos pères).

 

 

 

 

 

 

 

    " La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. J'aime enchâsser l'or et le sang de son histoire dans la chair de sa géographie.

   Il en résulte un patriotisme de facture rustique, un peu comme la foi du charbonnier... " Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... "

  J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...
  (Dictionnaire amoureux de la France).

 

 

 

 

 

 

 

 

  Un écrivain, et rien d'autre, ainsi se définit Denis Tillinac, en épilogue à ce récit d'une balade en zigzags sur les routes de son imaginaire. On le cherche dans sa maison d'édition au quartier Latin, on le surprend en Afrique où Kabila doit le rejoindre. On le croise en terre d'Ovalie avec Pierre Dauzier et André Boniface, on l'aperçoit à l'Elysée en conciliabule avec Chirac.

   Mais comme il se joue des frontières, le voilà dans l'avion de Sarkozy avant de reprendre son train pour la Corrèze. Puis de repartir à un autre bout de ses mondes intimes. Tout le passionne, surtout les coulisses et surtout les irréguliers. D'où ces scènes de genre et cette galerie de portraits, crayonnés avec autant d'ironie que de tendresse.

   Car si Denis Tillinac n'aime pas son époque, il a de la sympathie pour les personnages qui tâtonnent aux marches de la gloire. Ou aux frontières du désespoir. Entre les lignes d'une prose de styliste, miroir parfois cruel des moeurs contemporaines, on perçoit les désarrois d'un écrivain que l'Histoire a floué. Même s'il s'est bien amusé.
  (Rue Corneille).

  

 

 

 

 

 

 

 

   Entre 1933 et 1971, Henri Janicot exerce son métier de photographe à Tulle. Sauvée de la destruction, une partie de sa production est conservée aujourd'hui aux Archives départementales de la Corrèze, parmi laquelle des portraits de femmes, plusieurs centaines.

  Femmes d'hier, anonymes, tombées dans l'oubli. Dans l'oubli ?

  Pas tout à fait. Des auteurs corréziens - ils sont écrivain, plasticien, journaliste, ethnologue ou éditeur - les rendent à la vue, à la vie. Ils s'emparent de leur beauté, de leur force, de leur destin, pour nous raconter leur histoire et offrir ainsi un bel hommage à la Femme.

  Texte de Pierre Bergounioux, Gilbert Bordes, Daniel Borzeix, Jean-Marie Borzeix, Jean-Paul Chavent, François Cognéras, Henri Cueco, Claude Duneton, Marie-Claude Gay, Marie-France Houdart, Jean-Paul Malaval, Richard Millet, Michel Peyramaure, Caroline Sers, Llibert Tarrago, Denis Tillinac et Louis-Olivié Vitté.
  (Femmes de guerre).

 

 

 

 

 

 

 

   Le catholicisme romain a enfanté puis mis en forme toutes les figures de l'imaginaire occidental. On lui doit notre éthique, notre métaphysique, notre esthétique, notre rapport à la féminité, nos aspirations idéales.

   Le cloître, le vitrail, Don Rodrigue et Don Quichotte, l'art depuis le roman jusqu'au baroque, le monachisme, les mystiques d'Avila et les docteurs des grandes universités, les semaines saintes à Séville, les anges, le grégorien, les utopies politiques : le patrimoine spirituel et culturel du catholicisme est d'une variété et d'une fécondité extraordinaires.

   Au-delà des apparences d'une institution aux péripéties historiques fabuleuses, son universalisme continue de rayonner. Cet abécédaire effeuille avec tendresse, humour et gratitude les aspects les plus insolites et les visages les plus émouvants de la religion catholique.

  (Dictionnaire amoureux du catholicisme).

 

 

 

 

 

 

 

   C'est une relecture des Nourritures terrestresqui m'a incité à risquer ces pages. Je n'ai pas l'outrecuidance de me comparer à Gide, et il y a loin de la prétendue Belle Epoque à la nôtre.

  Ce petit livre n'est pas un précis de morale mais une simple mise en garde, d'aîné à cadet, ou à cadette : un nihilisme habillé de fausses vertus abuse les consciences et je souhaite qu'une autre génération ne se laisse pas flouer comme la mienne.

   Ma vie aurait connu des embellies plus franches si à l'âge des commencements une plume amie m'avait alerté sans me désenchanter. Tel n'aura pas été le cas ; j'ai caboté tout seul sur des esquifs d'infortune, à contre-courant de mon époque. Si je m'adresse à toi, c'est pour que tu te sentes moins seul que je ne le fus à l'heure des décollages. Ce vers quoi nous dérivons tous n'est ni rassurant ni exaltant, mais il ne tient qu'à toi de t'en évader.

  Toi avec d'autres : si vous êtes nombreux à déserter le champ clos et miné des idées convenues, une espérance poindra en place de vos désarrois. D. T.
 
    (Considérations inactuelles).

 

 

 

 

 

 

 

   1888 : Arles. Huis clos du génie et de la folie dans l'âme tourmentée de Van Gogh. On l'interne, on le relâche, Gauguin a décampé. Il peint La Nuit étoilée, symbole d'une quête tragique. Époque contemporaine. Huis clos de trois êtres d'un romantisme crépusculaire.

   Kalf, un écrivain énigmatique. Victor, son éditeur parisien. Claire, l'amante éperdue de l'un, l'égérie de l'autre. Ils ont passé la soixantaine, elle se rapproche de la quarantaine. Ils se sentent en exil dans un monde où le ciel justement a perdu ses étoiles. La passion de l'art les isole. Les sauvera-t-elle ?

  C'est un roman d'amour aux épilogues déroutants. Un roman de moeurs peuplé de personnages attachants, où chacun peut se reconnaître. En dévoilant leur intimité ils peignent le monde où nous vivons, avec un mélange de désarroi, d'ironie, de nostalgie et de tendresse. Ils sont pathétiques, ils ont peur d'être dérisoires.

   La Nuit étoilée de Van Gogh est leur seule boussole. Mais pour atteindre quel paradis ?

 

 

 

 


 

 

  Denis Tillinac se veut et se vit « réac » au sens plein du terme : en réaction contre les tendances lourdes de son époque. S'il a soutenu des politiques, notamment son ami Chirac, il n'a jamais appartenu à un parti et jamais renonçé à son indépendance. Comme le « mécontemporain » de Finkielkraut, il se sent totalement en exil dans le monde contemporain. Il le juge trop mercantile, trop mécanique, trop inélégant, trop harcelant, trop immanent.

  C'est un « réac » métaphysique et esthétique qui fait l'apologie de l'harmonie, de la lenteur, du détachement, de l'intériorité, du jardin secret, de l'ironie, du regret, de l'altitude. Son livre explicite une sensibilité toute en nuances et fait un sort au sens communément admis du mot « réac ». Il peut être rétro, passéiste, esthète, élitiste, il ne se polarise pas sur un « retour » politique ou autre.

   Il démystifie la « modernité » et son couple branché-ringard au bénéfice d'un système de valeurs moins évanescent, moins éphémère. Nostalgique d'un royaume dont il se sent dépossédé, il habite son jardin secret, une thébaïde où se côtoient joyeusement Ophélie et Baudelaire, Saint-Benoît Labre et d'Artagnan, Chateaubriand, Fra Angelico et Van Gogh, Tintin, le roi Pelé, les frères Boniface, Jane Austen, Lampedusa et tant d'autres créateurs.

  Ce livre séduira les insoumis, les désenchantés et les assoiffés d'idéal de toutes tendances et de tous les âges. Il est peut-être politique, mais au sens noble du terme car il ne propose pas moins qu'une attitude intellectuelle, morale et existentielle.
   
      (Du bonheur d'être réac
).