SA VISION       

 

 

   LE CLUB DE LA PRESSE - Pour le maire de Béziers, " il faut absolument autoriser les statistiques ethniques " en France.

   INTERVIEW - Invité du Club de la presse d'Europe 1, mercredi 13 mai, Robert Ménard est revenu sur la polémique suscitée par sa petite phrase prononcée la semaine dernière sur France 2. Le maire de Béziers - élu avec le soutien du Front national - avait déclaré qu'il comptait les élèves musulmans dans sa commune en s'appuyant sur leurs prénoms. Des propos condamnés par François Hollande, Manuel Valls, ou encore Christiane Taubira sur Europe 1.

  " Je vous rappelle que Manuel Valls était favorable aux statistiques ethniques. Il avait même dit qu'il allait présenter un projet de loi ", a d'abord affirmé Robert Ménard. Rappelant la phrase de celui qui était alors maire d'Evry sur le manque de " blancos " dans sa ville, en 2009, le maire de Béziers a raillé : " si moi j'avais dit ça, ç'aurait été un tremblement de terre ".

  " Je veux des écoles avec des mélanges ". Pourquoi compter la part d'enfants musulmans dans les écoles ? " Ça sert à prendre les bonnes mesures ", s'est défendu Robert Ménard. Evoquant une école de Béziers où l'on trouve selon lui " 90% d'enfants issus de l'immigration ", l'édile a invoqué l'exigence de mixité sociale : " quand tu es à 90%, plus aucun gosse de la bourgeoisie ou même des classes moyennes ne vient. Plus personne ne veut y aller ". Et d'ajouter : "je veux des écoles avec des mélanges. Pour pouvoir mélanger, il faut le savoir ".

  " On met la poussière sur le tapis et surtout on ne regarde pas les choses en face ", a encore déploré Robert Ménard. Pour lui, " il y a des seuils de tolérance ". "A un moment donné, tu fais fuir dans un quartier, dans une école, tous les gens qui ne viennent pas de ces milieux là ", a-t-il ajouté.

   Il faut " absolument " autoriser les statistiques ethniques. " Je n'ai jamais employé le mot fiche, fichier et encore moins fichage. Les listes qu'on a, ce sont les listes que nous fournit l'Education nationale ", a également affirmé Robert Ménard. Pour autant, le maire de Béziers estime qu'il faut changer la législation. " Les statistiques ethniques, il faut absolument les autoriser parce que c'est un outil dont nous avons besoin ", a-t-il prôné.

  " Trop de gens issus de l'immigration ". " Il y a aujourd'hui trop d'immigration en France, ça ne fait pas l'ombre d'un doute ", a affirmé Robert Ménard. " Il y a trop de gens issus de l'immigration, ils sont là. Mon rôle de maire, c'est de les protéger et de faire qu'ils soient le moins discriminés possible ".

  " A 80% d'accord avec le FN ". " Je suis proche du Front national ", a volontiers admis Robert Ménard au cours de l'émission. " Je suis à 80% d'accord avec le Front national, il y a 20% où je ne le suis pas ", a-t-il expliqué. Que pense l'ancien président de Reporters sans frontières de l'orage entre Marine Le Pen et son père ? " Je pense que ce qui se passe au Front national est une bonne chose. Pas seulement pour le Front national, c'est une bonne chose pour la France ", a-t-il estimé. Pour lui, " changer ce pays, ça passe notamment par le Front national, mais pas que ". 
  (Louis Hausalter)

                                   

                                                                                                                                                 ******

 


  
 
A Béziers, Robert Ménard salue l'Algérie française

    Le maire a créé la polémique en donnant à la rue du 19-Mars-1962 le nom d'Hélie de Saint Marc, officier ayant pris part au putsch des généraux d'Alger.

  Béziers (Hérault), hier. Le maire, Robert Ménard, dévoile la plaque de la nouvellement nommée rue du Commandant-Hélie-Denoix-de-Saint-Marc.

    La rue du 19-Mars-1962, date de la signature des accords d'Evian, qui mirent fin à la guerre d'Algérie, n'existe plus dans le quartier populaire de la Devèze, à Béziers. Hier, dans un climat tendu, elle a été officiellement rebaptisée par le maire (apparenté FN) Robert Ménard rue du Commandant-Hélie-Denoix-de-Saint-Marc.

   Mort en 2013, cet officier, ancien résistant et partisan de l'Algérie française, avait participé au putsch des généraux à Alger en avril 1961.

   Près de 2 000 personnes ont assisté à un vibrant hommage rendu à l'ancien commandant de légion. Condamné à dix années de réclusion pour sa participation au putsch, Saint Marc avait passé cinq ans en prison avant d'être gracié par de Gaulle. Réhabilité en 1978, il a été élevé en 2011 à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy. « Je ne veux plus que nous soyons dans la repentance, je veux dire notre vérité à ceux qui armaient le bras des assassins des harkis, a martelé Ménard. Après le 19 mars, ce fut l'ignominie. Pour nos frères musulmans, il ne faut pas occulter la réalité de notre histoire. Hélie de Saint Marc était de ceux qui pouvaient mourir pour des idées, pour eux. »

   A l'autre bout de la rue, séparé par un impressionnant cordon de policiers et de gendarmes mobiles, sept cents personnes s'étaient rassemblées, à l'invitation d'une dizaine de partis de gauche, pour fustiger la décision du maire et dénoncer les crimes de l'OAS. « Robert Ménard fait ressurgir les vieilles divisions. Il déterre la hache de guerre d'Algérie cinquante-trois ans après pour diviser le peuple de Béziers et mieux régner », s'indigne l'élu d'opposition communiste Aimé Couquet, qui a déposé une plainte contre le maire de Béziers pour abus de pouvoir. Depuis la Bretagne, Manuel Valls a désapprouvé l'initiative de Ménard. « La nostalgie de l'Algérie française n'apporte rien de bon, a-t-il jugé. Aujourd'hui, on a besoin de regarder l'avenir avec de l'optimisme et le Front national n'aime pas la France. »
   (Claude Massonnet, 15 Mars 2015).

 

                                                                                                                                                ******

 









      « Cette fracture entre le peuple et le monde médiatique est d’une extrême gravité »


    Robert Ménard, Béziers est encore « au cœur du scandale ». Cette fois, c’est la rubrique DVD du journal de la mairie qui est incriminée : la recension du célèbre film La Famille Bélier serait suspecte. La presse évoque aussi le caractère tendancieux des mots croisés. À quand la couleur de vos chaussettes ? On peut dire que vous êtes observé au microscope…

   L’État, dans toutes ses composantes, porte un regard vigilant et permanent sur ce que nous faisons. Nous savons que le ministère de l’Intérieur est friand de notes et d’informations à notre sujet. Quoi de plus normal alors que les médias, qui comme chacun le sait sont libres en France, nous observent également avec la même attention.

   J’ai défendu la liberté de la presse dans le monde durant 25 ans. Un peu partout, j’ai vu des journalistes oppressés. Ce que je vois en France est différent. Je vois des médias qui oppressent la vérité, qui oppressent tous ceux suspects de ne pas penser comme il faut penser sur l’immigration, les mœurs, le social, etc. Est-il sain dans un pays démocratique que plus de 80 % des journalistes votent à gauche et qu’un bon nombre d’entre eux soient des militants ? Est-ce normal lorsqu’il s’agit de médias qui sont financés par l’État ? Je ne le crois pas et des millions de Français partagent mon constat. Cette fracture entre une grande partie du peuple et cet élément de la classe dominante qu’est le monde médiatique est d’une extrême gravité. Un pays où la quasi totalité des médias ne pensent que d’une manière est-il encore un pays démocratique ?

  On reproche à certains maires de faire de leur journal municipal un outil de promotion personnelle ; on vous soupçonne, vous, d’en faire un outil de combat culturel. Que répondez-vous à cela ?

   Ce serait prétentieux et faux que de dire que notre journal est un outil de combat culturel. Mais qu’on puisse en débattre démontre surtout que ce que nous écrivons n’est écrit dans aucun autre journal municipal. Là est le problème. La plupart des maires se satisfont d’un petit canard plus ou moins bien fait, plus ou moins lisse, presque toujours ennuyeux à périr. Certains veillent surtout à y figurer en photo autant que possible. Mais combien de leurs administrés lisent leur journal ?

   Nous, nous avons fait le choix de faire un vrai journal d’information locale. Ce n’est pas une fantaisie, mais une nécessité. Face à Midi libre, le seul quotidien local depuis la disparition du journal communiste L’Hérault du Jour que, cette fois, les banques capitalistes n’auront pas sauvé, il y a un besoin de pluralisme. Les Biterrois qui lisent Midi libre doivent disposer d’un autre point de vue sur l’actualité locale. Midi libre ne nous le pardonne pas et, de façon pathétique, nous mène une guerre que le talent relatif de sa rédaction ne lui permettra pas de gagner.

   Béziers n’a jamais été autant sous les projecteurs que depuis votre élection. Comment ses habitants le vivent-ils ?

   Fort bien si je m’en tiens à la jauge démocratique que sont les élections, puisque les candidats que je soutenais lors des élections départementales ont tous été élus. Mieux encore si j’en crois le courrier que nous recevons. En fait, cette tension médiatique permanente a beaucoup moins d’effet sur les Biterrois que sur les habitants de Lunel, de Metz ou de La Rochelle. On peut mentir à la France entière sur ce qui se passe dans une ville. On ne peut pas mentir à ceux qui y vivent et qui, chaque jour, peuvent se faire une opinion par eux-mêmes, en comparant le discours médiatique et la réalité. Le discours médiatique vise à agir sur les esprits pour agir sur la réalité. Nous faisons l’inverse. Nous partons de la réalité pour libérer les esprits.

   (Entretien réalisé par Gabrielle Cluzel).
 

   

                                                                                                                                                ******

 

 




   
 Attentat de Charlie Hebdo : il faut cesser la politique de l’autruche !

   Non, les assassins ne sont pas des « fous » ou des « marginaux » !

   C’est avec une émotion indicible que j’apprends l’attaque dont vient d’être victime la rédaction de Charlie Hebdo. Je pense aux journalistes abattus, aux policiers tués, à leurs familles.

   Après 23 ans à parcourir le monde pour défendre la liberté d’information et les journalistes, jamais je n’aurais cru vivre cela dans mon pays, jamais je n’aurais cru cela possible. Personne d’ailleurs, il y a encore quelques années, n’aurait pu l’imaginer.

   Cela étant, il faut cesser la politique de l’autruche.

   Non, les assassins ne sont pas des « fous » ou des « marginaux ». Ce sont des tueurs islamistes qui veulent imposer la terreur comme leurs congénères de Syrie ou d’Irak. La différence est qu’aujourd’hui, après trente ans d’immigration galopante, ces choses-là sont possibles à Paris et en France.

   Non, la rédaction de Charlie Hebdo n’a pas été attaquée par des gens adversaires de la liberté de la presse. Elle a été attaquée parce qu’elle avait osé, courageusement, librement, critiquer l’islam.

   Si des conséquences politiques ne sont pas tirées de cette tragédie, alors, d’autres viendront. Tout doit être fait pour éviter la libanisation de notre pays. Il est encore temps.

    (Robert Ménard).


 

                                                                                                                                              ******

 

 


     
     Ces socialistes qui votent Front national…

    L’arithmétique électorale a ses règles et les socialistes devront bien se résigner à regarder la réalité en face.

    « Aucun électeur de gauche n’a voté pour le Front national au second tour. » vient d’expliquer Bruno Le Roux, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, au micro d’Europe 1. En voilà une analyse ! Et pertinente ! On le sait maintenant, grâce à notre socialiste, les vingt-deux points gagnés par le jeune candidat frontiste entre les deux tours de l’élection législative de Villeneuve-sur-Lot sont tombés du ciel : l’œuvre du saint Esprit. Ils viennent d’où vous voulez, mais pas de gauche !

   Manquerait plus que ça… Vous imaginez un peu le traumatisme, les remises en question, les examens de conscience qui s’imposeraient alors ? Aussi, quitte à nier l’évidence, à inventer des raisonnements toujours plus tarabiscotés, à tordre les chiffres dans tous les sens, à appeler à la rescousse le ban et l’arrière-ban des commentateurs maison – le pertinent Nicolas Demorand en tête —, on le répète à satiété : l’électeur socialiste vote UMP au nom du « Front républicain », s’abstient à la rigueur mais jamais, ô grand jamais, ne se laisserait tenter par le vote FN.

   Pourtant voilà, les faits ont la tête dure, l’arithmétique électorale a ses règles et les socialistes devront bien se résigner à regarder la réalité en face : certains de leurs électeurs – toujours plus nombreux – n’hésitent plus à mêler leurs voix aux aficionados de la « bête immonde ». Des électeurs qui se moquent manifestement comme d’une guigne des appels, des conseils, des consignes des états-majors parisiens.

   Parce que, figurez-vous, cher Bruno Le Roux, de gauche comme de droite, on peut être au chômage, payer des impôts, faire des économies sur tout ou presque pour finir ses fins de mois. De gauche comme de droite, on constate, stupéfaits, que vos amis parlementaires, des deux bords, vivent dans un autre monde, plus soucieux de leur prébende que du bien commun. De gauche comme de droite, on mesure l’écart entre les promesses faites il y a tout juste un an et les capitulations d’aujourd’hui devant le marché, Bruxelles et tutti quanti.

   Alors oui, certains de vos électeurs votent pour le Front national. Au deuxième tour aujourd’hui, ayant encore en mémoire d’autres renoncements, ceux de Nicolas Sarkozy. Peut-être dès le premier tour demain, s’ils devaient faire le constat que vous ne faites pas mieux… Ce qui, vous en conviendrez, est bien le cas.

    (Robert Ménard).


 

                                                                                                                                          ******






  
 
« Demain, vais-je devoir enlever les « Joyeux Noël » qui éclairent la vieille ville ? »


  Robert Ménard, on lit, un peu partout dans la presse, que vous auriez été sommé par le préfet de l’Hérault de retirer la crèche installée par vos soins à la mairie de Béziers. Est-ce vrai ?

  Pas du tout ! Le préfet, Pierre de Bousquet, nous a simplement, dans un courrier, « invités à reconsidérer notre projet dans son principe, ou au moins dans ses modalités ». Ce que nous avons fait : nous avons intégré la crèche dans le programme des activités culturelles et festives de fin d’année. Il l’avait du reste suggéré lors d’une conversation téléphonique que nous avions eue. Ce n’était donc pas une mise en demeure, ni même une mise en garde.

   On vient d’apprendre par ailleurs que le tribunal administratif de Nantes a exigé du conseil général de Vendée qu’il démonte la crèche traditionnellement exposée durant la période de Noël à l’accueil. Cette décision vous inquiète-t-elle ?

   Bien sûr, cette décision est inquiétante. Mais elle est surtout grotesque. Demain, à Béziers, je vais devoir enlever les « Joyeux Noël » qui éclairent les ruelles de la vieille ville ? Et pourquoi pas les sapins et les boules ? Les ayatollahs de la laïcité se trompent d’époque. Ce n’est pas l’Église ni la religion (en tout cas, pas celle-là) qui menacent l’État.

   La crèche restera donc là où elle est jusqu’à la fin de l’année ?

   Oui, je l’espère. Mais il peut y avoir évidemment une procédure en référé. Le préfet peut me mettre en demeure de l’enlever. Et là, je serai face à un dilemme : en tant que maire, je dois respecter la loi – d’autant plus que je rappelle régulièrement à mes administrés qu’ils doivent eux-mêmes respecter la loi ! – mais en même temps, et c’était inattendu, vous n’imaginez pas le nombre de gens qui ont afflué à la mairie, non pas seulement pour voir la crèche mais, disaient-ils, pour la défendre, pour qu’on ne l’enlève pas…

J’ajoute qu’à l’inauguration de la crèche, il y avait des musulmans, heureux d’être là car, disaient-ils, ce spectacle leur rappelait l’univers de leur enfance. Mais peut-être n’est-ce pas ces musulmans-là qu’on a envie d’entendre ?

J’ai par ailleurs reçu un mot du responsable de la communauté juive de Béziers qui regrettait de ne pas être là pour l’inauguration de la crèche et qui nous a félicités de l’avoir mise en place. Un autre membre de cette communauté, conseiller municipal appartenant à l’opposition, m’a demandé d’installer pour Hanouka un chandelier à neuf branches dans l’hôtel de ville. Je lui ai dit que nous le ferions, considérant que nous avons un héritage judéo-chrétien.

    (Entretien réalisé par Gabrielle Cluzel).