Municipales à Béziers: Dieudonné dans les pattes de
Ménard
Le journaliste-polémiste annonce vouloir saisir la justice suite à la
diffusion d'une vidéo tronquée le faisant passer pour un adepte
d'humoriste controversé Dieudonné.
Ménard va saisir la justice. En lice pour la mairie de Béziers avec le
soutien, entre autres, du Front national, le journaliste n'a pas
supporté d'être présenté en adepte de Dieudonné - et donc xénophobe et
antisémite - dans un montage vidéo diffusé sur YouTube. Son avocat, Me
Gilles-William Goldnadel devrait engager avant la fin février une
procédure de " responsabilité pour faute ".
La vidéo incriminée a été précipitamment retirée le 5 janvier du
site YouTube mais elle continue à circuler sur les réseaux sociaux. On y
entend le journaliste défendre l'humoriste avec véhémence. Si ces
extraits sont véridiques, ils ont été soigneusement expurgés des propos
qui clament le désaccord de Robert Ménard avec les idées de Dieudonné.
Dans son blog de campagne, le journaliste-polémiste s'indigne de la
méthode: " Tronqué, saucissonné, ce montage est un parfait exemple de
désinformation. "
Dès qu'il en a eu connaissance de la vidéo, Robert Ménard s'est
rendu chez le député Elie Aboud, son principal adversaire aux
municipales à Béziers, pour une explication houleuse. Le candidat UMP
lui a certifié être étranger à cette opération. " Ce sont des méthodes
que je rejette ", lui a-t-il assuré. Bizarrement, la vidéo manipulée a
disparu de YouTube le surlendemain de la rencontre orageuse avec son
concurrent - et l'annonce d'une action en justice.
Des méthodes de " politiciens-voyous "
Robert Ménard, dont la religion est la liberté d'expression, a
toujours défendu le droit à la parole de Dieudonné : " La réponse à ses
énormités ne doit pas être celle des tribunaux, mais celle du débat ",
déclare-t-il à L'Express. En 2009, le journaliste a été le
témoin de l'humoriste dans le procès que lui a intenté la Ligue
internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).
Cette même année, il a publié chez Mordicus, sa maison
d'édition, Peut-on tout dire ?, un opuscule dans lequel
s'expriment, côte à côte, Dieudonné et Bruno Gaccio. L'ancien des
Guignols de l'Info avait pris le relai de Guy Bedos qui, après avoir
donné son accord, s'était finalement récusé.
Robert Ménard n'entend pas lâcher prise et veut savoir qui est
derrière cette manipulation. Il a ainsi remarqué que le signataire de
l'envoi et l'adresse figurant en bas du document vidéo sont faux. Sans
nommer personne, il cible des " politiciens au comportement de voyous ".
Son avocat, Me Gilles-William Goldnadel, estime, lui, disposer de "
quelques indices " permettant d'identifier les auteurs.
Avant la fin février, il engagera donc une procédure de "
responsabilité pour faute ", un délit qui oblige à réparation l'auteur
d'un dommage. L'avocat, par ailleurs vice-président du Conseil
représentatif des institutions juives de France (Crif) et
secrétaire national de l'UMP, a obtenu, en 2010, la
condamnation de Dieudonné pour " incitation à la haine raciale " et,
tout récemment, celle de l'hebdomadaire Marianne pour "
diffamation publique " suite à un article accusant Robert Ménard
d'antisémitisme.