Renaud CAMUS  

 

 

           SA VISION                     

                          

 


          Chômage et démographie

 

  Ce que reflète avant tout le dynamisme tant vanté de la démographie en France (plutôt que française, dans ces conditions), c’est le Grand Remplacement.

  Peu de choses m’exaspèrent autant, face aux divers journaux télévisés, où Dieu sait pourtant que les motifs d’exaspération ne manquent pas, que les autocongratulations rituelles sur l’excellente santé prétendue de la démographie française.

   Elles sont exaspérantes à mes yeux pour deux motifs, à deux niveaux.

   Il y a d’abord que ce dynamisme tant célébré de la démographie française, bien loin d’être un élément de force et l’expression d’une résistance face au changement de peuple, en est en fait la manifestation même. Qui naît en si appréciable quantité dans notre pays, en effet ? Les rejetons des remplaçants, pas ceux des remplacés. Il suffit pour s’en convaincre d’observer dans les journaux les listes des naissances et aussi celles des décès. Je sais bien qu’on a reproché à Robert Ménard de tabler abusivement sur les prénoms pour se faire une idée opératoire des aspirations et des besoins divers de ses différentes catégories d’administrés, mais enfin il est peu vraisemblable, et même l’hypothèse est statistiquement négligeable, que Benoît Lamagistère exige de la viande halal, à la cantine du collège, et que Saïd Ben Lassaouï se fasse porter pâle samedi prochain pour cause de première communion. Je ne dis pas que c’est exclu mais c’est peu vraisemblable.

   Or, au premier coup d’œil à la chronique « carnet » des journaux, on constate sans aucun doute possible que les Jacques, les Benoît, les Philippe, les Léon, les Gérard et autres Maxime ont une fâcheuse tendance à passer l’arme à gauche, tandis que les Saïd, les Yacine, les Mamadou, les Yasmina, les Mohammed et les Chérif mettent à naître et à proliférer, au contraire, une ardeur et un enthousiasme incomparables.

  Ce que reflète avant tout le dynamisme tant vanté de la démographie en France (plutôt que française, dans ces conditions), c’est le Grand Remplacement. Toutes les dispositions prises pour stimuler la natalité ont surtout constitué une formidable incitation à l’immigration de masse et elles précipitent le changement de peuple. La nature même de la prétendue bonne santé de la démographie française fait que je n’y vois, personnellement, aucun motif de réjouissance.

  D’autre part, et plus profondément, en toute indépendance de ses aspects ethniques plus ou moins souhaitables, faut-il nécessairement considérer que c’est une bonne santé pour la seule raison que c’est un dynamisme (relatif) ? Le moins qu’on puisse dire est qu’il y a là matière à discussion. Or, justement, sur ce point comme sur beaucoup d’autres, la discussion est ce qui est exclu d’emblée. Il naît en France, proportionnellement, plus d’enfants que dans les autres pays européens : nous sommes censés nous en réjouir tous, sans exception. Je conçois très bien qu’on le fasse, et je respecte ceux qui le font, d’autant qu’ils sont majoritaires parmi mes amis politiques, souvent natalistes ardents, au moins pour les indigènes européens. Mais j’aimerais bien qu’il soit fait une place à l’opinion contraire, et pas seulement parce que c’est la mienne.

   Je tiens pour ma part, en effet – j’ai souvent eu l’occasion de le dire -, que la terre n’en peut plus de l’homme ; qu’aucune croissance, et surtout pas la croissance démographique, ne peut être poursuivie indéfiniment ; que l’artificialisation a mangé en France l’équivalent de sept départements en dix ans ; que la campagne disparaît ; que la banlieue gagne et s’universalise ; qu’il n’y a plus d’espace pour l’âme et pour la beauté ; que les vieux peuples allemand, italien ou russe ont bien raison de témoigner la sagesse d’une déflation démographique modérée ; que la France n’a jamais été si grande ni si belle qu’avec quarante ou cinquante millions d’habitants (à vrai dire, c’est plutôt vingt, mais je ne suis pas un extrémiste) ; que l’élément le plus agissant de puissance et de bonheur sera bientôt l’espace et non plus le nombre hébété ; que donc ce serait folie d’essayer de faire autant d’enfants que les Africains mais qu’il faut bien plutôt les empêcher de faire les leurs en Europe – et si possible les dissuader d’en faire en si grand nombre de toute façon, dans l’absolu, où que ce soit.

  À quoi on m’objecte toute sorte de choses, et par exemple que la croissance démographique est indispensable à la croissance tout court, laquelle, à son tour, est seule à même de réduire le chômage. Je ne tiens pas plus que cela à la croissance tout court, mais l’exigence de réduction du chômage constitue un argument massue, auquel on ne peut rien opposer. Il a servi à promouvoir bien des désastres, écologiques, notamment, esthétiques, culturels, paysagers. Mais voici que se présente sur le tard un allié inattendu et précieux, pour les thèses décroissantistes et les miennes. À quoi serait due en effet, selon les plus récentes analyses économiques, la persistance irréductible, en France, d’un taux de chômage exceptionnel, aussi exceptionnel que ladite bonne santé démographique ? Eh bien précisément à cette prétendue bonne santé : laquelle, jointe à l’effondrement du système scolaire, lui-même assez étroitement lié au changement de peuple, jette tous les ans sur le marché de l’emploi des bataillons toujours plus fournis de nouveaux travailleurs potentiels, pour lesquels il est impossible de trouver toujours plus d’emplois, d’autant qu’une importante proportion d’entre eux sont parfaitement inaptes au moindre.

  Moralité brève (j’ai été trop long) : déflation démographique ; restauration scolaire (par le biais de l’inévitable sécession des volontaires des trois ordres : professeurs, parents d’élèves et élèves eux-mêmes) ; décolonisation ; remigration.

 

 

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             Le Parti remplaciste à 75 % ?


    Ces élections le prouvent absolument : le parti de Mme Le Pen aura besoin d’une force d’appoint, à tout le moins, s’il entend décoloniser la patrie, et participer à la libération du continent.

  Le soupçon circulait au Front national, avant les élections de dimanche, que les sondages excellents pour lui étaient artificiellement gonflés par les sondeurs : d’une part pour attiser la peur à son égard et provoquer un sursaut contre lui ; d’autre part pour que la réalité, si favorable lui soit-elle quand elle se présenterait, apparaisse comme une déception, voire comme un échec, au regard des espérances ainsi fomentées.

  Je ne sais si le premier de ces desseins a abouti, et si sursaut « républicain » il y eut, avec pour effet de limiter tant soit peu les pertes, pour nos amis socialistes ; mais pour ce qui est de la déception, et si j’en juge par mon propre cas, le plan a parfaitement fonctionné.

  Ce n’est pas tant pour le Front national, que je suis déçu, d’autant que lui-même se dit fort satisfait : il fait remarquer à juste titre qu’il n’a jamais obtenu plus tôt de si bons résultats et se plaît à chanter victoire – je ne vais tout de même pas me montrer plus royaliste que le roi, ou plus frontiste que le front. Non, c’est à propos des forces antiremplacistes, anticolonialistes, anti-immigrationistes, remigrationistes, que mes espérances sont frustrées ; et cela dans la mesure où, parmi ces forces, le Front national est de très loin la plus importante, sinon la seule, pour le meilleur et pour le pire.

  Que vingt-cinq pour cent des électeurs qui se sont exprimés aient apporté leur suffrage au parti de Marine Le Pen, qu’est-ce que cela signifie ? Eh bien cela signifie, entre autres choses plus plaisantes, que soixante-quinze pour cent des Français offrent encore leur voix aux différentes fractions, qu’elles soient de gauche ou de droite, du grand parti remplaciste : celui que les frontistes appellent non sans raison l’UMPS, plus ses alliés ou ennemis du centre et de l’extrême gauche ; celui qui veut et qui promeut le Grand Remplacement, la substitution ethnique, le changement de peuple et de civilisation ; ou qui du moins, suivant les nuances, selon ses diverses sous-parties – mais le résultat est le même -, n’est pas décidé à faire quoi que ce soit pour les empêcher.

  On pourrait même être encore plus pessimiste et tenir compte du fait, que je rappelais ici même il y a quinze jours, que la ligne de partage entre remplacistes et antiremplacistes, désormais, passe au sein même du Front. Il est vrai que parmi ses militants et ses électeurs, l’immense majorité est du bon côté de la barrière, de mon point de vue, c’est-à-dire résolue à lutter contre l’immigration, pour l’identité nationale, peut-être même pour la remigration. Il ne semble pas, hélas, que la proportion soit la même à la tête du parti. Mais on aura beau jeu de me signifier que cela ne me regarde pas.

  Il est tout de même difficile de se faire à l’idée que soixante-quinze pour cent des Français – moins ceux qui ne le sont que de papier, et pas de sentiment (mais ceux-là votent assez peu… ) – sont résignés à leur propre effacement, à la disparition par dilution de leur propre culture, à l’effondrement de leur art de vivre, à l’enterrement de la paix publique. On n’arrive pas tout à fait à croire que les trois quarts de nos compatriotes sont remplacistes, ou, ce qui revient au même, ne se rendent pas compte que le problème du Grand Remplacement se pose, ou en nient la réalité, alors que la chose est déjà tellement avancée, tellement visible, tellement sensible dans la vie quotidienne de tout un chacun. Ce n’est pas possible. Il doit y avoir un barrage quelque part, un détail qui empêche la prise de conscience, ou bien sa traduction en acte, en vote.

  Ce détail, se pourrait-il que ce soit le Front national lui-même : son histoire, sa culture, sa politique économique, son hostilité à l’Europe et à l’euro ? Il fait un travail magnifique, pour lequel les antiremplacistes lui devront éternellement reconnaissance et loyauté. Mais je suis persuadé pour ma part, quitte à paraphraser encore une fois Clemenceau, que l’antiremplacisme est un sujet trop important (et c’est peu dire, car il s’agit d’une question de vie et de mort) pour être abandonné au seul Front national.

   Ces élections le prouvent absolument : le parti de Mme Le Pen aura besoin d’une force d’appoint, à tout le moins, s’il entend décoloniser la patrie, et participer à la libération du continent. Cette force, il importe peu de savoir quelle forme elle doit revêtir et qui seront ses guides, ses chefs. L’important est qu’elle surgisse, et cela de toute urgence. Et qu’on ne vienne pas dire qu’elle n’aurait pas de programme : fin de l’immigration de masse, mise en œuvre de la remigration, abolition culturelle du multiculturalisme, restauration de l’identité nationale et européenne – c’est bien assez de programme pour une génération ou deux.
 

 

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  Communiqué n° 1851, mardi 7 juillet 2015 - Sur la nuit du ramadan à l’Hôtel-de-Ville de Paris

   Le parti de l’In-nocence constate avec écœurement la tenue à l’Hôtel-de-Ville de Paris d’une “ nuit du Ramadan ”, qui non seulement constitue un défi patent à la loi et aux règles de la

laïcité, non seulement témoigne d’un clientélisme au cynisme inouï, mais représente, alors que la conquête coloniale dont fait l’objet notre malheureux pays montre tous les jours plus

clairement son visage terroriste, un défi au peuple indigène humilié.
  
  Cette réception officielle est un acte de collaboration insigne avec ceux qui mettent toujours plus d’outrecuidance à prétendre lui imposer, à ce vieux peuple, non seulement leur présence

envahissante et agressive, mais leur civilisation, pour peu amène qu’elle paraisse. Dans le contexte évident du Grand Remplacement, désormais reconnu par tous comme la réalité de ce

qui survient, Mme Anne Hidago, entre remplacés et remplaçants, a manifestement fait son choix. Elle agit en accord avec le remplacisme ardent de son parti.
 
  La nuit du ramadan à l’Hôtel-de-ville, c’est le bal au palais du gouverneur, en guise de provocation aux populations colonisées — elles n’auront garde de l’oublier.