« Être de droite, en littérature comme en politique, c’est avoir le goût
du panache. Et ne pas craindre de revendiquer sa singularité, ce qui
passe souvent par l’affirmation de valeurs somme toute très accessibles
: l’homme de droite préfère le mérite à la répartition ; il est moins
cartésien que pascalien ; il aspire à la transcendance. Et,
contrairement à la gauche, il voyage léger : pas de fonds dogmatique
pesant, pas de rituels sacrés, pas de jargon.
L’homme de gauche met de la gravité partout, l’homme de droite met
de la légèreté en tout », Dans la tête d’un réac, 2010.
« J’ai rendu ma carte de presse. Ce n’est pas que symbolique. Je ne
bénéficie plus de la déduction supplémentaire d’impôts de 7650 euros.
J’ai vu trop d’ignorants, d’aveugles et de militants de gauche dans
cette corporation. Qu’ils s’amusent entre eux, moi je sors du jeu », Pourquoi Sarkozy va gagner, 2012.
« Allez, 6% seulement des journalistes en France sont de droite », « Salut les terriens », 23 octobre 2010.
« L’égalité prend chez nous une forme singulière : l’aversion pour celui
qui réussit, qui génère de la croissance, qui fait fortune ; en d’autres
termes la défiance du riche », Sauve qui peut, 2013
« Être un journaliste étiqueté de droite a été pour moi un vrai calvaire.
On me regardait comme un spécimen rare, on me considérait comme un
gentil loser, à qui l’on confiait les fonds de tiroirs. Il m’a fallu
beaucoup d’abnégation et un premier livre – Être de droite, un
tabou français – pour ne pas craquer, à l’époque. Et je traîne
ça depuis comme un fardeau », L’Express, Octobre 2012.
Ils l’ont dit
« Renonçant à ta carrière de Nostradamus mais point à participer à la
déforestation, tu publies à présent Sauve qui peut !,
pamphlounet où tu encourages ceux qui le peuvent à se tirer dare-dare de
ce pays de merde qui t’accorde pourtant, petit ingrat, une place
démesurément exagérée et un nombre indécent de ronds de serviette dans
les médias. Mais si tu veux montrer l’exemple, surtout te gêne pas ! On
viendra remuer les mouchoirs au bord des passerelles et on chantera en
ton honneur J’me tire de Maître Gims, un rappeur libéral de tes amis qui
dégoise dans ta foulée « J’me tire dans un endroit où j’serai pas
l’suspect, un endroit où j’aurai plus besoin d’prendre le mic’, un
endroit où tout le monde s’en tape de ma life. »
J’ai le regret de te le dire sans autre précaution, mon Ricounet, on s’en
tape de ta life. Et encore plus de ton avis et de celui des alcooliques
anonymes à tendance FN refoulée – de moins en moins – qui forment le
gros de ton auditoire », Christophe Conte, Blog Les Inrocks
(mai 2013).
« Éric Brunet est convaincu de la réélection de Nicolas Sarkozy. Il le
clame cinq jours sur sept, à 13 heures sur RMC, lors du show d’opinion
intitulé « Carrément Brunet ». Il l’écrit aussi, dans un
livre sobrement titré Pourquoi Sarko va gagner.
Les reportages attestent de l’impopularité du chef de l’Etat ? Les
sondages indiquent un rapport de force défavorable, si l’élection avait
lieu aujourd’hui ? Brunet s’en fout, il anticipe. Ce faisant, l’ancien
journaliste se flatte de prendre le contre-pied de la « corporation
journalistique », peuplée « d’ignorants, d’aveugles » et de « militants
de gauche », avec laquelle il a rompu pour travailler dans la
communication d’entreprise », Daniel Bernard, Marianne.net (janvier 2012)
******
Eric Brunet,
avec un aplomb inversement proportionnel à la qualité de son
argumentaire, a ouvert une pétition pour soutenir une lettre ouverte
qu'il a envoyée au Président de la République.
Pauvre Eric Brunet : même soutenue par BFM, même avec un itw sur RMC, sa
pétition a passé péniblement les 10.000 signatures. On a de la peine
pour lui.
Ci dessous, les 10 points qu'il a envoyé à François, et nos commentaires,
en forme de lettre ouverte (nous lui envoyons, et publierons sa réponse
!).
Etienne NEUVILLE
Vice Président du CAD
1. La libération du travail répondrait à l’évolution des modes de vies
et aux aspirations sincères et profondes de millions de Français. Le
shopping est devenu un loisir, et une occasion de se
retrouver en famille. Pour des millions de citadins, les courses sont plus
rapides et plus simples à faire le soir et le dimanche.
Ça, M. Brunet, c'est bien le coeur du problème. Il est évident que
si vous ouvrez tous les centres commerciaux le dimanche, vous allez
contribuer à faire croire à une certaine frange de la population que le
shopping est un loisir comme un autre, à la suite de Patrick le Lay,
l'homme dont le métier consiste " à vendre du temps de cerveau humain à
Coca-Cola ". Et ce sont les plus faibles d'entre nous, que vous allez,
avec la complicité de la publicité agressive à laquelle ils sont soumis
tous les jours, contribuer à réduire en consommateurs passifs. Vous
n'aurez pas aidé à les grandir, mais à les abaisser. C'est votre option,
pas la notre.
• 2. La libération du travail relancerait l’emploi. Dans un pays où le
chômage frappe plus de 3,2 millions de Français, le travail en soirée et
le dimanche constitue un réservoir d’emplois considérable. Au Canada,
l’emploi a augmenté de 3,1% dans le commerce de détail à la suite de
l’ouverture des magasins le dimanche. Aux Etats-Unis, la hausse a
approché les 4,5 %. Appliqué à la France qui compte 1,7 millions
salariés dans le commerce de détail, une telle hausse signifierait la
création d’environ 80 000 emplois.
Soit vous êtes d'une ignorance abyssale en économie, soit vous vous
payez la tête de vos lecteurs (ou alors, en bon gascon que vous êtes,
vous racontez n'importe quoi, mais avec assurance). Vos prétendues
études, dont vous ne citez pas les sources, datent d'une vingtaine
d'années, si ma mémoire est bonne, et concernent des pays à l'époque en
croissance. Il est évident qu'elles ne s'appliquent pas à notre pays en
récession, où la demande est atone et la capacité de production
sous-utilisée. Je vous mets publiquement au DEFI de produire ne
serait-ce qu'UNE SEULE ETUDE démontrant que le travail du dimanche crée
des emplois en France. Tiens, commencez donc par nous monter les "
dizaines de milliers d'emplois " que devrait créer la loi Mallié...
• 3. La libération du travail augmenterait le pouvoir d’achat des
salariés. Le taux horaire des heures travaillées le dimanche est, en
moyenne, majoré de 150 %. Par ailleurs, ces mêmes salariés
bénéficieraient de compensations plus importantes en matière de repos
hebdomadaire.
Non, elle augmenterait le pouvoir de CERTAINS SALARIES, uniquement.
Renseignez vous d'un peu plus près sur les entreprises qui ont instauré
le travail du dimanche, au lieu de vous limiter à la règle de trois dans
vos analyses économiques : pour la plupart de ces entreprises, elles
l'ont fait à masse salariale égale, en diminuant les horaires et/ou les
salaires des autres salariés. Le travail du dimanche augmente la
précarité.
• 4. La libération du travail augmenterait le chiffre d’affaire des
commerces concernés. Les visiteurs étrangers n’iraient plus à Londres ou
à Rome, mais resteraient en France pour leur week-end shopping.
J'aimerais que vous me disiez combien, parmi vos très chics amis,
sont allés chercher un foulard Gucci à Rome à cause de la fermeture du
magasin de Paris le jour où ils étaient en week-end chez nous. Zéro.
Cet argument traîne dans tous les argumentaires produits par les agences
de communication, les Ateliers Corporate en tête, qui sont payées par
les grandes enseignes pour faire la propagande du travail du dimanche,
mais il n'a aucune réalité.
• 5. La libération du travail répondrait au désir de liberté de chaque
citoyen. Le choix du travail dominical ou d’un travail en soirée,
s’effectuerait sur la base du volontariat.
Votre conception de la liberté est celle d'un adolescent de la
génération Y. Permettez-moi d'oser espérer attendre davantage de vous,
qui avez un demi-siècle d'âge, si j'en crois Wikipedia.
D'autre part, à vous qui faites semblant de croire au " volontariat "
des travailleurs du dimanche, je peux vous dire, comme patron et
employeur de main d'oeuvre, que dans mes entreprises, ce ne sont pas les
salariés qui font les plannings. Et que ce n'est pas près de changer.
• 6. La libération du travail serait une mesure égalitaire: la
réglementation des heures d’ouverture des commerces impose trop de
disparités par branches et par zones. Par exemple, jardineries et
magasins d’ameublement sont autorisés à ouvrir le dimanche, en revanche
les magasins de bricolage doivent rester fermés. Autre exemple, dans les
zones touristiques, c’est au maire de définir les quartiers concernés.
Ainsi, à Paris, les Champs-Elysées et Saint-Germain-des-Prés sont
classés « zone touristique » mais le boulevard Haussmann ne l’est pas…
Les aéroports bénéficient d’une dérogation pour ouvrir le dimanche, mais
pas les commerces situés dans les gares…
Votre notion d'égalité est un peu au même niveau que votre notion
de la liberté, et je n'y reviens pas.
Vous mettez cependant le doigt sur l'effet domino que nous avions repéré
une dizaine d'années avant vous. En effet, à cause de la porosité des
activités commerciales, si on ouvre un secteur, l'ouverture s'étend
mécaniquement aux autres. C'est pour cela que, la loi Mallié s'écartant
du principe (limitation de l'ouverture aux activités nécessaires à la
société), nous avons toujours dénoncé cette aberration.
Pour ce qui est de la différence entre les Champs, zone éminemment
touristique, et le boulevard Haussmann, zone éminemment commerçante, si
vous ne faites pas la différence, je crains que vous n'ayez recopié sans
réfléchir le courrier que vous a envoyé l'association Haussmann. Enfin,
bravo pour avoir recopié aussi cette injustice intolérable constituée
par la situation des commerces de gare : si vous n'aviez pas oublié
l’inadmissible enrichissement des syndicats sur le dos des patrons, qui
donne des boutons à Nicolas Doze, ainsi que tous ces étudiants, qui ne
peuvent étudier que grâce aux bourses d’Ikea, et les sites de
e-commerce, outrageusement ouverts le dimanche, vous seriez allé au bout
d'une compilation exhaustive, à laquelle il ne manquait plus que
l'intelligence.
• 7. La libération du travail ferait évoluer une législation archaïque.
Est-il normal que la loi de 1906 établissant le repos hebdomadaire le
dimanche, soit encore applicable au XXIème siècle ?
Là, vous avez absolument raison. Et les exemples de cette sorte
abondent, comme par exemple celle qui interdit de tuer son voisin, qui
date de plusieurs millénaires. C'est scandaleux et révoltant, cet
archaïsme. Cette vieille loi de 1906 qui, par son équilibre, a traversé
le siècle quasiment sans aucune modification, comme c'est intelligent de
l'avoir vérolée par un amendement Debré et une loi Mallié, qui ont mis
un bazar tel que quelques années plus tard seulement, il faut revoir le
dispositif complètement. Bravo, M. Brunet, vous devriez faire de la
politique.
• 8. La libération du travail serait conforme aux principes de la
laïcité : le choix du dimanche comme jour de repos fait écho à la
tradition chrétienne. Or, dans notre république laïque, le dimanche
pourrait être indépendant de toute tradition confessionnelle. Le choix
du jour chômé serait du ressort de chaque citoyen.
Vous n'ignorez pas seulement l'économie, mais aussi l'histoire :
j'insiste, vous devriez faire de la politique.
Juste deux mots, cependant. Le repos dominical a été mis en place dans
l'Empire par Constantin, en 321. A cette époque, il jurait par Jupiter
ou Bacchus, comme tous les Romains, mais pas par Jésus. Si les chrétiens
ont investi ce jour-là, et qu'il a été supprimé en 1792 puis de nouveau
en 1880, il a été rétabli en 1906 non pas par un quarteron d'évêques
réactionnaires, mais par une chambre complètement anticléricale, à
l'issue de luttes sociales menées notamment par les employés de grands
magasins. Vous n'auriez pas voulu, quand même, que la Chambre
instaurasse le repos hebdomadaire le mardi, et rétablisse le décadi,
tant qu'on y est, puisque Dieu a crée le monde en 7 jours, et qu'elle se
devait d'effacer à tout jamais cette marque de l'obscurantisme ?
• 9. La libération du travail renforcerait l’attractivité touristique de
la France. Il est paradoxal que notre pays, 1ère destination touristique
mondiale, voit ses boutiques des Champs-Elysées, fermer à 21h ainsi que
le dimanche. Les touristes sont particulièrement demandeurs de shopping
dominical. Les villes de Bordeaux et Marseille se privent de la
clientèle des croisières qui fait escale le dimanche. …
Vous savez quoi ? Les touristes ne viennent pas précisément en
France pour acheter un parfum à deux balles à deux heures du matin.
L'attractivité touristique de la France, dont vous parlez si bien,
repose sur la qualité de son patrimoine, la richesse de son histoire et
de sa culture. Citez moi un seul pays, M. Brunet, dans lequel vous êtes
allé faire du tourisme à cause des heures d'ouverture de ses boutiques
de souvenirs ?
• 10. La libération du travail harmoniserait la loi française avec
celles de la plupart des pays européens. La majorité des démocraties
européennes disposent d’une législation moins contraignante sur la
question du travail en soirée et le dimanche.
Encore une foutaise que vous avez recopiée sans réfléchir des
argumentaires préfabriqués des agences de communcation !
Vous oubliez allègrement, M Brunet, que notre principal allié en Europe,
après avoir tenté d'ouvrir le dimanche, est revenu rapidement en arrière.
Il s'agit de l'Allemagne. Vous oubliez de dire qu'en Espagne, les
grandes surfaces ont le droit d'ouvrir toute la nuit. Vous oubliez de
dire qu'en Irlande, toutes les primes de dimanche ont disparu au bout de
quelques années de pratique.
C'est cela, le modèle social que vous voulez pour la France ?
Dans l’espoir que vous prendrez en compte cette démarche qui peut
améliorer le quotidien de millions de Français, je vous prie d’agréer,
Monsieur le Président de la République, l’expression de mes sentiments
les plus sincères.
Eric Brunet
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Éric Brunet : remplaçant d'Aymeric Caron
dans On n'est pas couché ?