Eric Zemmour à Montpellier, « Je ne
suis pas Charlie »
11/04/2015 – 08h00 Montpellier (Lengadoc-info.com) – L’essayiste et
journaliste Eric Zemmour était au Mas Saporta ce jeudi à Montpellier,
pour un dîner-débat autour de son livre « Le suicide français »,
organisé par l’association Tradition et Progrès. Un dîner-débat
improvisé en deux semaines puisqu’il devait se dérouler originellement à
la Faculté de Droit de Montpellier mais l’administration de l’université,
qui avait reçu l’année dernière Jean-Luc Mélenchon, a refusé de recevoir
Eric Zemmour en prétextant, entre autres, qu’après « les événements du
11 janvier, il est exclu d’accueillir une conférence aussi polémique
d’autant plus que monsieur Zemmour n’est plus le bienvenu sur bon nombre
de médias », une interprétation particulière de « l’esprit du 11 janvier
».
Interrogé par le public, Eric Zemmour a déclaré qu’il n’était pas
Charlie, « Charlie Hebdo est le très bon exemple de la grande force des
adeptes et des apôtres de l’idéologie dominante post-soixante-huitarde.
Les attentats des 7 et 9 janvier sont quand même la faillite de tout le
discours de ces trente dernières années.
Voilà des gens qui ont été élevés en France, qui sont issus de
l’immigration, du regroupement familial, de l’école, du vivre-ensemble,
de l’intégration, etc, et qui tuent en plein Paris des
Français. C’est un échec total pour l’idéologie dominante. Et bien vous
aurez remarqué que par un effet fantastique de manipulation des esprits,
on a commencé par manifester pour la liberté d’opinion et puis ça s’est
fini par « il faut lutter contre l’islamophobie ». Les victimes de ces
attentats ont servi à légitimer la lutte contre l’islamophobie, moi je
dis chapeau… ». Pour Zemmour, « on passe désormais à une nouvelle étape
qui est la construction des mosquées. Si Coulibaly et Kouachi ont fait
un carnage c’est parce-qu’il n’y avait pas assez de mosquées. Et tout ça
en trois mois ! Aujourd’hui, vous avez un premier ministre qui dit « je
suis d’accord pour un financement public des mosquées ». (…) Ça prouve
que finalement « seule la force prime le droit » comme le disait le
chancelier Bismarck. « Je suis Charlie » a été un sas de décompression
sémantique et rhétorique pour passer définitivement du monde de la
liberté démocratique même si elle est illusionnée, au monde de
l’interdiction de toute liberté au nom du « vivre-ensemble ».
Très critique sur les questions migratoires, Eric Zemmour fait un constat
amer, « On a un peuple français qui est en train de se fracturer, le
peuple français n’existe plus et il y a deux peuples au moins sur le
territoire français, qui ont des cultures différentes, des histoires
différentes, ils n’adorent pas les mêmes dieux, ils n’ont pas les mêmes
conceptions de l’existence des femmes, de la philosophie, etc. (…) Du
moment où il n’y a plus de peuple français sur le territoire de la
France (…) on a des zones en France qui petit à petit, s’autonomisent,
tout le monde voit bien ce qui est en train de se passer. Des zones qui
ne sont plus la France. Si Richelieu fait le siège de la Rochelle et
extermine 90 % des habitants, c’est parce que les protestants se sont
autonomisés, ce sont organisés en république protestante à l’image de la
république des Pays-Bas, ils font venir des armes d’Angleterre. Pour
Richelieu, ce n’est pas possible, c’est un état dans l’état, c’est un
pays étranger dans la France. Aujourd’hui, nous en sommes là, nous
sommes avec des La Rochelle qui se multiplient un peu partout en France.
Petit à petit, des régions entières s’autogèrent, s’auto-réglementent,
qui s’autofinancent avec le trafic de drogue, le Qatar et l’Arabie
Saoudite. Des régions qui s’organisent autour d’une nouvelle règle qui
est le Coran, qui « halalisent » des quartiers entiers. D’ailleurs,
chose que j’ai découverte en écrivant « Le suicide français », on
appelait La Rochelle sous Richelieu, la Mecque du protestantisme. »
Selon Zemmour, aujourd’hui, pour l’idéologie dominante, « les mots
veulent dire le contraire de ce qu’ils veulent dire. Quand vous entendez
à la télévision qu’il faut défendre la liberté d’opinion, ça veut dire
qu’il faut l’interdire, en tout cas pour tout ceux qui ne pensent pas
comme eux. Mais on n’a même plus besoin d’avoir recours à la censure
puisque depuis trente ans, on a tellement détruit les fondements de
l’apprentissage culturel, intellectuel. Comme le niveau baisse tout le
temps et le savoir diminue tout le temps, l’esprit critique est de moins
en moins développé. C’est miraculeux qu’on aie une partie de la jeunesse
qui se révolte contre cet ordre dominant. Pour une fois mon pessimisme
est pris en défaut. Je suis ébahi par cette jeunesse. Au début je les
prenais pour des benêts, je me disais que c’était irrécupérable mais il
y a eu une sorte d’instinct de survie de la jeunesse qui se révolte
contre ces papy soixante-huitards. »