Renaud CAMUS      

 

                                                                                                                                                   

 L’AF 2832 : Pourriez-vous donner pour commencer une brève définition du Grand Remplacement — titre de votre dernier livre —, une réalité qui pourrait se révéler aussi dramatique pour le peuple français que le Grand Dérangement, jadis, pour les Acadiens... ?

Renaud Camus : Oh, le Grand Remplacement n’a pas besoin de définition, ce n’est pas un concept, c’est un phénomène, évident comme le nez au milieu du visage. Il suffit pour l’observer de descendre dans la rue, ou seulement de regarder par la fenêtre. Un peuple était là, stable, occupant le même territoire depuis quinze ou vingt siècles. Et tout à coup, très rapidement, en une ou deux générations, un ou plusieurs autres peuples se substituent à lui, il est remplacé, ce n’est plus lui. Il faut noter que la tendance à considérer les êtres et les choses, les objets, et les peuples, donc, comme remplaçables, interchangeables, est assez générale, bien conforme au triple mouvement selon lequel le monde s’est à la fois industrialisé, déspiritualisé et décultivé, si je puis dire. On peut penser à une sorte de taylorisme tardif, généralisé : au début ce sont les pièces qu’on change, ensuite ce sont les hommes et finalement les peuples. Mais pour cela il faut les abrutir, les hébéter, leur enseigner l’oubli, l’oubli de leur histoire et de ce qu’ils se doivent, et mieux encore la haine de ce qu’ils sont. L’Éducation nationale et l’industrie de l’hébétude, qu’on a parfois un peu de mal à distinguer l’une de l’autre, s’acquittent à merveille de cette tâche
 
 Propos recueillis par François Marcilhac          


 

 

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    Condamnation  de Renaud Camus

  La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi la condamnation de l'écrivain Renaud Camus à 4.000 euros d'amende pour provocation à la haine ou à la violence pour des propos tenus en décembre 2010 lors des « Assises internationales sur l'islamisation » à Paris. Le cour a confirmé le jugement rendu le 10 avril 2014, dont Renaud Camus avait fait appel.

  Théoricien du « grand remplacement » (par l'immigration) qui menacerait selon lui la civilisation française, Renaud Camus a en outre été condamné à verser 500 euros de dommages et intérêts au Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples).

  « Une très violente stigmatisation des musulmans »

  En première instance , la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris avait estimé que les propos litigieux « constituent une très violente stigmatisation des musulmans, présentés comme des voyous, des soldats, le bras armé de la conquête », ou encore des « colonisateurs cherchant à rendre la vie impossible aux indigènes, à les forcer à fuir, à évacuer le terrain », « ou bien, pis encore, à se soumettre sur place ».

  Le tribunal soulignait que les propos de l'écrivain dans « une stigmatisation d'une rare outrance » présentent, « sans mesure ni réserve autre que de pure forme », les musulmans « comme des guerriers envahisseurs dont le seul objectif est la destruction et le remplacement du peuple français et de sa civilisation par l'islam ».

   Renaud Camus prônait une « action politique »

  Devant le tribunal, Renaud Camus s'était défendu de tout appel à la violence, prônant une « action politique », mais « sans aucunement expliciter et développer le contenu et les modalités d'une telle action », relevaient les juges.

   Ils concluaient ainsi que l'auteur a incité « d'une manière aussi évidente qu'irresponsable l'auditoire à résister à l'envahisseur qui veut le soumettre et à assurer lui-même et par ses propres moyens sa survie, dans l'urgence et sans attendre l'hypothétique action politique vaguement annoncée par Renaud Camus ». Les motivations de la cour d'appel n'ont pu être consultées dans l'immédiat.

  Présent au délibéré, Me Pierre Mairat, co-président du Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) s'est félicité de cette décision, soulignant que les propos de Renaud Camus relèvent de l'« exhortation à la haine ».
 
  (le 09.04.2015).

 

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