Eric BRUNET     

 

 

 

  Si d'aventure on venait à juger la gauche devant le tribunal de l'Histoire pour l'ensemble des délits et des forfaits qu'elle a accomplis au préjudice de la France depuis un siècle, je suis candidat pour exercer la fonction de procureur. Certes, la gauche n'est pas seule responsable de l'effrondement de la France, mais elle porte la responsabilité de la majorité des drames qui ont précipité le délitement de notre pays. En attendant un grand procès retentissant, tâchons d'en dresser la liste.

  Les 35 heures de Martine Aubry ; le jusqu'au-boutisme de nos syndicats, responsables du blocage de la société française ; un discours irresponsable sur l'immigration ; les 700 milliards d'aides sociales distribués chaque année qui ont transformé la France en nurserie géante ; la gestion irresponsable des collectivités territoriales (embauche d'agents publics, distribution de subventions, endettement déraisonnable) ; la constitution d'un corps de plus de 5,6 millions de fonctionnaires, faisant de la France le pays le plus administré de la planète, juste après la Corée du Nord.

  Ne pas oublier l'histoire et le soutien à la politique coloniale française de Jules Ferry, de Jean Jaurès, de Léon Blum... Et l'ami Sartre qui écrivit : " Un anticommuniste est un chien. " Il soutint le système soviétique, comme Aragon qui fit l'apologie du goulag dans un célèbre poème. Le système concentrationnaire soviétique tua des dizaines de millions d'innocents. Pourtant il existe encore des centaines d'écoles Louis-Aragon dans les villes de gauche.

  Mention spéciale pour la presse française qui salua l'avènement des Khmers rouges en avril 1975 et soutint la Révolution culturelle chinoise alors que les élites du monde entier dénonçaient les dizaines de millions d'assassinats orchestrés par Mao.

  N'oublions pas les politiques de gauche qui luttèrent contre l'intervention alliée après la remilitarisation de la Rhénanie lancée par Hitler en 1936 (Edouard Daladier, Vincent Auriol, Jules Moch, Pierre Mendès-France...). Le soutien communiste au pacte germano-soviétique. Et la collaboration avec l'Allemagne. La majorité des proches de Pétain venait de la gauche. Des radicaux-socialistes comme Gaston Bergery, Camille Chautemps, Georges Bonnet, Maurice Papon, René Bousquet. Des socialistes comme Marcel Déat (sur les 17 ministres socialistes de 1939,12 entreront dans la collaboration). Des communistes comme Jacques Doriot ou François Chasseigne, devenu député socialiste, puis ministre de Pétain, milicien et membre des Amis de la Waffen-SS. Laval lui-même avait été le plus jeune député socialiste de l'Assemblée... et l'avocat de la CGT. La CGT justement. René Belin en fut le numéro deux avant de devenir secrétaire d'Etat au Travail de Pétain, en 1940.
  Les problèmes de la France doivent beaucoup à la gauche. Et ce n'est qu'un début !

 

 

 

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    Hier, on l'accusait d'être de droite. Aujourd'hui, on le traite de réac. Pas une semaine sans que sa mère, un de ses collègues de France 3 ou même son vieil ami Antoine (passé de

 l'anticommunisme au libéralisme) lui fasse sentir qu'il n
'est pas en phase avec son temps, qu'il est has been, du passé, dépassé, antimoderne, voire beauf. Bref, un réac. Mais Éric Brunet

 en est fier ! Oui, il est un réac. Il l'a toujours été, et en sera toujours un ! Adolescent, il préférait le style enflammé des hussards au catéchisme des cours de français sur Zola, et les

 récits
épiques des grandes batailles de l'histoire de France aux concerts de charité.

   Adulte, il cultive l'anglophobie, la haine du marketing, une haute idée de la France, et le goût de la provocation. Éric Brunet est né dans une famille de gauchistes militants (grand-père à

  la SFIO, mère prof de gauche, sœur encartée chez Besancenot). Il est devenu borgne le soir du 10 mai 1981 quand son père a débouché le champagne, et il s'est construit en réaction à

 cette France convertie au prêchi-prêcha moderno-progressiste qui l'ennuie. Quand on a à ce point une vie à contre-courant, écrire son autobiographie revient à signer un pamphlet. C'est

 ce que fait Éric Brunet avec un humour ravageur. Attention, réac sympathique !                                  
                          

 
 

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       Liberté chérie

   Indemnisons les victimes de Jules César !

   En Guadeloupe, François Hollande a écarté pour l'instant les demandes de réparation financière liées à l'esclavage, coupant court aux exigences du Conseil représentatif des associations noires (Cran).
  Les descendants d'esclaves ne seront donc pas indemnisés... Cela n'a pas empêché notre président d'inaugurer le plus grand monument mondial consacré à la traite négrière : le Centre caribéen d'expressions et de mémoire de la traite et de l'esclavage. Un mémorial pharaonique de 83 millions d'euros (dont 37 financés par le conseil régional), implanté dans le quartier pauvre du Carénage, à Pointe-à-Pitre.

  Du coup, le Cran contre-attaque. Il a assigné pour crime contre l'humanité Ernest-Antoine Seillière, dont la fortune serait " issue de la traite négrière ". A l'ancien patron du Medef, il demande réparation. Rappelons juste au Cran que le commerce transatlantique des esclaves était beaucoup moins important que la traite africaine. Le continent qui a utilisé le plus grand nombre d'esclaves noirs étant de loin l'Afrique elle-même.
   Mais puisqu'on parle réparations, je propose quelques nouvelles pistes de réflexion. Le gouvernement italien de Matteo Renzi ne devrait-il pas indemniser les Français descendants des Gaulois ? La conquête de la Gaule menée par Jules César n'a-t-elle pas occasionné de nombreuses pertes civiles ? L'Italie paiera pour le martyre de la Gaule, comme paieront les tenants de la traite négrière !

  Demandons aussi au premier ministre britannique, David Cameron, d'indemniser les descendants des milliers de paysannes françaises violées puis éventrées par la soldatesque anglaise lors de la guerre de Cent ans. Tant que nous y sommes : ne serait-il pas opportun de demander à l'aristocratie française d'indemniser les descendants de serfs ? Car le servage, tel qu'il a prévalu jusqu'à la Révolution française, constituait une forme d'esclavage intérieur.
  Et les héritiers de la chouannerie ? les guerres de Vendée ont fait 200 000 morts dans ce qui s'apparente bien à une tentative génocidaire (le conseil départemental de Vendée serait alors chargé de déterminer, grâce à des tests ADN, qui sont les véritables descendants des chouans). Il faudrait aussi que l'Eglise catholique indemnise les descendants de protestants assassinés à la Saint-Barthélémy. Il serait bon aussi que la Fédération protestante de France indemnise (juste réciprocité) les descendants de catholiques assassinés pendant les guerres de religion.

  Tous ensemble, réparons le passé ! Et dès à présent, ami contribuable, mets de l'argent de côté, car l'obsession réparatrice coûterait probablement quelques centaines de milliards à la République !

 (Valeurs actuelles,14 mai 2015).

 

 

 

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